Libération du blogueur guinéen Guidho Foulbhé

Libération du blogueur guinéen Mamadou Bailo Diallo alias “Guidho Foulbhé” après 18 mois de détention

Conakry – Ce vendredi 24 mai 2024, le blogueur guinéen Mamadou Bailo Diallo, plus connu sous le pseudonyme de “Guidho Foulbhé”, ainsi que ses co-accusés, ont été libérés par le tribunal criminel de Kaloum après un an et six mois de détention illégale sans jugement. Accusés de tentative d’attentat et de complot contre la République de Guinée, Diallo et quatre autres individus ont finalement vu la justice se prononcer en leur faveur.

La Guinée, depuis la Première République, est tristement célèbre pour les accusations de complot fabriquées de toutes pièces, visant particulièrement les opposants politiques, les journalistes, les membres de la société civile et même les simples citoyens, majoritairement de l’ethnie Peulh. Ces pratiques ont causé la mort de milliers de personnes sous le règne de Sékou Touré.

Le juge Aboubacar Tiro Camara a ordonné l’acquittement pur et simple de Mamadou Sow, Mamadou Bailo Baldé, Mamadou Lamarana Guessè Diallo et Alpha Abdoulaye Diallo. En ce qui concerne Mamadou Bailo Diallo alias “Guidho Foulbhé”, le tribunal criminel de Kaloum l’a condamné à deux ans de prison assortis de sept mois de sursis et à une amende de deux millions de francs guinéens. Arrêté dans son village de Koundara le 13 décembre 2022, “Guidho Foulbhé” a finalement été libéré après avoir purgé une partie de sa peine.

S’exprimant au micro des médias présents au tribunal de Kaloum, Mamadou Bailo Diallo a déclaré : « J’étais détenu pendant 18 mois et 5 jours. On a vu que les accusations sont infondées. Mais j’ai été condamné à 2 ans de prison assortis de 7 mois de sursis. Je remercie le bon Dieu. Aujourd’hui, certains sont contents et les ennemis le contraire. Dieu merci. Les gens m’ont apporté beaucoup de soutien. Je n’ai pas stressé, car il y a des gens qui m’aiment et qui me soutiennent. Ils m’ont soutenu ainsi que ma famille. Dieu merci, ma famille n’a pas souffert. Seul Dieu peut payer ces gens. Je prie Dieu d’aider toute personne qui a contribué par les prières, l’argent, par n’importe quel moyen. Je remercie mes amis blogueurs. On nous a emprisonnés sur de fausses accusations. Nous demandons à l’État de nous dédommager. Nous voulons un tracteur neuf, 500 millions de francs guinéens plus 5 tonnes d’engrais pour nous permettre de cultiver la terre. C’est ce que nous demandons aux autorités actuelles. »

Cette libération marque un tournant significatif dans une affaire qui a suscité une attention internationale et soulevé des questions sur les droits de l’homme en Guinée. Les appels à une réforme judiciaire et à la fin des pratiques répressives demeurent vifs parmi les défenseurs des droits civiques et les organisations de la société civile.